La colère, sérieusement, qui aime ça ? Qui pourrait croire à la moindre utilité ou au bien-fondé de la colère ?
Quand on se sent lésé – par exemple, par un conducteur qui roule au rythme d’un escargot, un patron déchaîné ou un voisin bruyant – notre rythme cardiaque, tension artérielle et température corporelle augmentent, se préparant à affronter ce qui se trame.
Certes, lâcher cette tension peut donner un petit frisson de soulagement sur le moment, mais les lendemains de colère ne sont pas roses. Se mettre en rogne peut saboter nos relations avec les autres, surtout si on choisit la mauvaise cible pour déverser notre colère. Et pour couronner le tout, les colériques sont plus susceptibles de collectionner des soucis de santé, tels que les maladies inflammatoires, crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux.
Alors, pour toutes ces raisons, beaucoup d’entre nous tentent d’étouffer leur colère, pensant que ça nous fera plus de mal que de bien. Mais hélas, même cette stratégie a ses côtés sombres. Réprimer sa colère peut également tourner en drame pour notre santé physique et mentale, surtout si on ignore la cause profonde.
En parlant de causes, toutes les émotions ont leur raison d’être, sinon on ne serait pas là à les ressentir. Tout comme la peur, la joie ou la tristesse, la colère nous permet de rester concentrés sur notre expérience et nos objectifs.
La colère vous remet dans le droit chemin quand vous risquez de baisser les bras. Une étude récente a montré que la colère attire votre attention sur les obstacles qui font barrage à vos rêves et vous motive à les dépasser. Alors, quand la vie vous envoie des casse-têtes ou vous met à l’épreuve dans un jeu vidéo, enfilez votre cape de super-héros en colère – les résultats sont meilleurs qu’avec la tristesse ou autre émotion. La colère, c’est comme un coup de boost pour aller affronter le problème, alors que la peur, elle, vous donne plutôt envie de vous cacher sous le lit. Bien sûr, trop de colère peut dégénérer. Juste un conseil, ne vous laissez pas trop emporter. Enervons-nous avec modération !
La colère, lorsqu’elle est canalisée de manière constructive, peut être une force redoutable pour provoquer un changement positif. Face aux injustices sociales et aux discriminations envers certaines minorités par exemple, la colère peut servir de catalyseur pour l’action. Elle allume un feu intérieur chez les individus, alimentant la détermination à lutter contre les problèmes systémiques.
Prenons les luttes historiques pour l’égalité des droits, où des personnes comme l’avocate Gisèle Halimi se sont battues avec passion pour la reconnaissance des droits des femmes. Dans ces cas, la colère est une énergie motrice propulsant les activistes à remettre en question le statu quo.
Il est essentiel de reconnaître que la colère peut être un outil puissant pour la justice sociale lorsqu’elle est dirigée vers la défense de l’égalité, de la justice et des droits des communautés marginalisées. En canalisant cette émotion, les individus peuvent contribuer à construire une société plus juste et inclusive.
Sachez aussi que, contre toute attente, la colère mesurée peut avoir son utilité dans les relations. Elle pousse les gens à clarifier leurs besoins et à les communiquer, renforçant ainsi les liens à long terme. Quand vous souffrez d’un accrochage avec votre moitié, cela peut même améliorer la relation (si, si). Bien sûr, tout est dans la manière dont vous utilisez votre colère. Ici, on ne conseillera jamais la version « je vais tout détruire ». On parle plutôt de la frustration, le « grrr, pourquoi tu fais ça ?! » de tous les jours, c’est-à-dire la version modérée de la colère qui aide à rester concentré sans tout faire capoter. On ne veut pas que la colère devienne votre superpouvoir mal utilisé, n’est-ce pas ? Car si c’est juste pour montrer que vous avez raison dans une dispute, cela risque de faire beaucoup plus de mal que de bien.
Alors, la prochaine fois que la colère pointe le bout de son nez, souvenez-vous, c’est votre GPS émotionnel qui vous dit qu’il est temps de faire une pause, de réfléchir à la situation, et peut-être même de glisser une petite touche d’humour dans le mix. La vie est déjà assez compliquée, autant la rendre aussi plaisante que possible, même quand la colère veut jouer les trouble-fêtes !
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